Un peu d’histoire

Charette et ses hameaux

On connaît bien Charette, aujourd’hui…. mais peut-on essayer de retracer un peu l’histoire de notre village, regrouper des anecdotes et des photos ? Tous ceux ou celles qui veulent partager des souvenirs et contribuer à alimenter cet article seront les bienvenu(e)s.

La commune de Charette est située dans le département de l’Isère en région Auvergne Rhône-Alpes et membre de la Communauté de Communes des Balcons du Dauphiné.
CHARETTE, petit village de 477 habitants répartis entre le centre et les hameaux : Chapieu, Le Vernay, La Craz, Marcieu, Chalonne et Ecottier, 
occupe une superficie de 1126 ha dans un bassin drainé par le Furon.
Trois ponts permettent de le franchir. Sur le cadastre de 1828, deux gués préfiguraient les ponts du lavoir et de Baïse alors que celui du Vernay était déjà existant. Le pont du lavoir a été construit en 1872 et restauré (avec celui du Vernay) en 2012, dans le cadre de la préservation et mise en valeur du patrimoine.

Quelques vieux bâtiments, vestiges d’un temps passé, appartiennent aujourd’hui à des propriétaires privés.

  • La chapelle de La Craz, à la limite des bois de La Craz, existait déjà en 1613.

  • La maison forte de Chassignon avec ses fenêtres à meneaux. 

  • La maison forte d’Ecottier datant de 1413 située à 1,5 km du centre du village sur la route de Lyon . Acquise au 15ème siècle par le Comte De Virieu, elle est aujourd’hui un centre équestre.

  • Le château du Vernay, construit sous Napoléon III a permis au Comte Hilaire de Chardonnet de réaliser de nombreuses expériences et de découvrir le fil de soie artificiel

Et maintenant, essayons de revivre un peu l’histoire de notre village, depuis les temps anciens (pas les dinosaures comme demanderaient les enfants mais quelques siècles en arrière).

Une des origines supposée du nom de Charette serait issue de Cataracta (base latine et qui signifie «chute d’eau» et pourrait être en relation avec les 2 cascades).
Ce nom aurait évolué en Chaarata au XIIe siècle, Chareta au XIVe siècle et a connu bien d’autres formes telles que Charayta (1339), Charaite (en 1750 sur la carte de Cassini), Chareste.

Autre supposition (Père Demoment – 2ème lettre) : L’origine de Charette-sur-Furon serait gallo-romaine. C’était le lieu d’un stationnement de chars : «CURRUM STATIO» qui a donné : CHARESTE, puis CHARETE enfin CHARETTE.

Alors chute d’eau ou stationnement de chars ? Ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui nous sommes les charetiots et les charetiotes.

A la fin du moyen-âge :

La commune était située sur la route principale qui reliait Crémieu à Quirieu (Porte de Quirieu à Crémieu du XIVe siècle). Quirieu était au moyen-âge l’une des principales places fortes du Dauphiné et un poste frontière avec la Savoie : le port sur le Rhône faisait l’objet d’un péage et des ateliers artisanaux, des halles contribuaient au commerce.

La route principale qui traversait alors notre village passait par le centre du village constitué par l’ancienne église, le cimetière et la cure, pour ensuite monter sur Vercieu par le plus court chemin qui s’appelait d’ailleurs “le chemin de Charette à Vercieu” qui était la montée à gauche après le Pont du Furons (plan de 1883).

La commune de Vercieu était alors plus importante que Montalieu, Montalieu étant un hameau de la paroisse de Vercieu (devient Montalieu-Vercieu le 17 octobre 1848).

L’ancienne église romane fut mentionnée dès 1296 (remplacée par l’église actuelle inaugurée en 1893).

En 1321, la paroisse de Charette (Saint-Pierre) faisait alors partie du diocèse de Lyon et le patron en était le prieur de Vaulx-en-Velin.

Le Royaume de l’Église St Pierre de Chareste : entre les années 1667 et 1675 (seule période dont nous avons trace de cette manifestation), l’Église participait à la coutume du Reinage qui constituait, pour une journée, en la mise aux enchères de titres royaux, princiers, dignités diverses, pour subvenir aux besoins de l’église. C’était un évènement important, consacré à la fête et aux animations.

Les sommes indiquées en face des noms et des titres sont en livre tournois :La livre tournois représentait à l’origine le poids d’une livre d’argent. Cette monnaie était frappée à Tours dès 1283 et est apparue dans notre région dès le début du XIVe siècle.

Les différents métiers mentionnés sur les documents depuis les années 1660 sont principalement en relation avec l’agriculture, la taille de la pierre, le travail du bois et tous les artisans et commerçants nécessaires à la vie locale (cafetier, charron, cordonnier, maréchal….).

Dans les années 1860 :
lors de sa 1ère visite à Charette, H. de Chardonnet se rend au château du Vernay, rencontrer le baron Ferdinand de Ruolz, dont il épousera la fille Camille.

Place importante dans la commune : Homme de coeur, au secours des malheureux et des familles en détresse Maire de Charette en 1871 et en 1888, il a à coeur d’améliorer l’instruction et organise des concours et distributions de prix et établit dans la commune une allocation familiale.

En 1891, la vieille église menace de tomber en ruine et le conseil municipal décide de lancer le projet d’une nouvelle église sur un terrain cédé gratuitement par la marquise de Virieu.

Le financement de la construction de l’église sera fait en partie par les Pères Chartreux, le Comte de Chardonnet, des conseillers municipaux, l’abbé Favier et très peu par la commune qui était alors endettée suite à des constructions antérieures (construction des écoles de filles et de garçons en 1868).

Documents concernant la construction des écoles :

Ci-joint arrêté de janvier 1875 autorisant la commune de Charette à emprunter un capital de 4 600 F pour la construction de l’école de filles

Devis de 1868 concernant la construction de l’école pour garçons, composée d’une salle d’école pour 50 élèves, d’un logement pour l’instituteur et d’une salle de mairie. Le montant total du devis était de 12 000 F.

La Craz….

Une pièce était utilisée à La Craz en tant que salle de classe et le seul vestige qui reste aujourd’hui sont les restes de cette mappemonde qui était peinte sur un mur. Cette école était pour les enfants de la Craz et de Chassignon. Elle aurait fermé au début des années 1890.

A une époque lointaine, La Craz avait sa chapelle, son presbytère, son cimetière et son école : dans les années 1600, il est mentionné que les religieuses de la Chartreuse de Salettes versaient au curé douze bichettes de froment pour qu’il assure dans cette chapelle une messe par semaine. Dans les registres paroissiaux (baptêmes), il est mentionné M. VEYRET Pierre, instituteur à LA CRAZ en 1869.

Ancienne église (qui était située sur l’actuelle place de la mairie)

La nouvelle église sera inaugurée en 1893.

Une lettre du Père Demoment de 1952 témoigne de la visite à Charette du Chanoine Chenevey, qui avait été le curé à Charette de 1897 à 1905. Le chanoine relate que suite à la démolition de l’ancienne église et au déplacement du cimetière, beaucoup d’ossements étaient encore présents. La décision avait alors été prise de transporter ces ossements autour de la nouvelle église. Le chanoine Chenevey relate : «je les ai tous mis sous terre là, à droite, à côté j’ai planté ces marronniers et ces tilleuls ; j’en avais pris les plants dans le parc du Vernay. J’étais obligé de mêler ensemble ces ossements, ces corps, ces têtes d’inconnus – que de fois j’ai dit à ces morts : Pardonnez-moi ; pardonnez-moi».
(photo non datée – 1910 ?)

Recensement :

En 1339, un recensement fait état de 101 feux (soit environ 455 habitants). En 1383, ce chiffre a diminué de moitié (49 feux) après le passage des grandes épidémies de peste.

Le 1er recensement «officiel» date de 1698 et fait état de 292 personnes.

Les registres paroissiaux qui sont à notre disposition depuis 1627, témoignent d’une population nombreuse dans les hameaux, en particulier à Chalonne et La Craz. A cette époque, Dizimieu ainsi que Vallière et son moulin faisaient partie de la paroisse de Charette.

Depuis octobre 1912, il n’y a plus de curé résidant à Charette : la mairie actuelle occupe une partie des bâtiments de l’ancienne cure.

(photo de 1944-1945)

En 1948, l’église est dans un triste état (toiture délabrée, vitraux brisés) et elle sera réparée en juin 1949. Pas d’électricité dans l’église, pour les messes de Noël, les paroissiens offraient de l’argent pour payer les bougies, et les enfants allaient chercher du bois (Pierre et Bernard Bornarel, Georges Marque, Bernard buisson, André Rhône).

TEMOIGNAGES EN TOUS GENRES ……………………..   genre pêle-mêle

 

Place de la mairie en 1932 avec Bijou, le cheval de la famille Marque 

En 1872, paiement d’une taxe sur les billards : un seul billard au nom du Baron de Ruolz avait été déclaré (Château du Vernay)

Depuis les années 1990, Charette a connu un nouvel essor avec une nouvelle hausse de la population.

Les maisons vides ont été à nouveau occupées, des granges aménagées en habitation puis en 2009 construction du lotissement de la levée.

  • Sources :
    1349 en Nord Dauphiné Et nos villages deviennent Français (Editions Bellier)
    Un grand Inventeur Le Comte de Chardonnet (Auguste Demoment – Editions La Colombe)
    Lettres de 1953 aux Paroissiens de Charette, du Père Auguste Demoment
    Paroisses et communes de France – Isère (éditions du CNRS)

Un grand merci aux mémoires de Charette et à leur contribution : Jean Allandrieu, Alain Balme et aux photos fournies par Sandrine.

Ce récit est largement incomplet et beaucoup d’éléments pourraient amener plus de vie à l’histoire de Charette. Alors, si vous êtes en mesure d’apporter votre contribution à la rédaction de cette histoire, merci de déposer vos documents ou photographies à la mairie.